Que devient le temps ?
Quand le regard s'en va
devant la fenêtre obscure et les arbres penchés
sur des sons qui ne disent plus rien dans la pièce aux murs blanchis
par des rais de lumière sonore venue de l'Au-delà.
Que devient la saison solaire?
Quand la lune soudaine trace sur les ombres de l'absence
les silences et les cris d'un visage immortel.
Que devient la raison première ?
De se lever au point du jour
dans l'affranchissement des lourdes lanières charnelles
et dans l'inespérance d'un retour
dans les eaux primordiales de la Mère.
Que devient le vouloir ?
De soi et d'aimer la non-violence sur un clair matin de printemps
dans l'ignorance du chemin qu'il reste à suivre
avant la charnière du jour.
Que devient la présence ?
De l'arbre dont la sève cueillie au bord de l'astre séculaire
coule vers la rivière fermée aux vagues de la mer .
Que devient l'espérance?
De la femme penchée près du berceau
sous le poids de l'amour dans l'attitude de la foi en la force du vent.
Le sang de la mer ne coule plus
dans les eaux profondes de l'immense vérité.
Le sang ne blesse plus
le regard qui s'appuie sur les rives du temps
dont les épaules larges portent loin sur l'horizon
toute la lumière première et la raison universelle .
CG Victor