C'était un après-midi de septembre
j'assistais à une étrange chorégraphie...
C'était un après-midi de septembre
j'assistais à une étrange chorégraphie...
Le calme se pose sur le bord du miroir
Autour de l'heure habile le silence s'enroule
C'est le temps alangui à la porte du soir
Au loin les barques se reposent
Le long des berges
un marcheur se hâte
Pour voir si l'horizon s'efface dans le noir
Au loin les grands oiseaux se posent
Le long des berges
le rêveur se repose
Autour de l'heure habile le silence s'enroule
C'est le temps arrêté à la porte du soir.
En filigrane
entre les feuilles du cerisier
tout le jour après la rosée
Une silhouette
c'est l'oiseau
dont les trilles parfois me parlent
C'est que je suis son obligée
il est plus fort que ma larme.
Au soir dolemment le soleil s'efface
- Souffle de lumière blanche diaprée -
Des ombres passent, apaisées leurs terreurs
se reposent
et se disposent
en ronds que l'encre sur le papier
délie.
Un immense silence s'avance
- L'âme nous est éphémère -
La mémoire aux aguets des sensations
furtives est prescience d'un monde
transparent
où les idées l'emportent
sur la réalité.
Des étangs en mouvements de bleu
Mouvances étonnantes
vont autour de mes yeux
Et l'essence de vent transcrite
par le reflet que j'ai vu au milieu
du labyrinthe creux
enveloppe mon corps
- Habillage de bleu -
Au milieu du silence
le vent
les feuilles du grand arbre
et le frémissement de l'eau
qui parle à mon âme.
Vague noire ondulante
ondulée
et qui plonge
dans l'antre mystérieux
de nos désirs émus
Transportés sur le flot
nos deux corps se balancent
l'un et l'autre arrimés
au mât qui transperce mes hanches
Ton souffle extatique
se pose sur ma bouche
ta main pare ma peau
de mille caresses d'ange
tandis que les oiseaux se taisent
A fleur de mes hanches
je sens aller venir
la chaleur de ton dos
et mon corps se penche
Sur le rebord de l'eau
où lentement s'épanche
la gerbe de ton écume
en une fleur blanche.
( Extrait de Poésie des Erotides 2012 - 1ER prix )
Mais des battements de coeur
nous secouent les flancs et l'âme
- C'est à voir -
Ecoute
le grand silence des pins noirs
d'octobre flambant ou bien d'avril, le mois
où avant de grandir les amants se sont reconnus.
Pleuve le ciel entre les vents
échappés des quatre horizons
Une bouteille venue de la mer
sauve le coeur du marin.
Une fleur fleurit
soudain
s'épanouit en une main
Un découpage dans le ciel
immatériel
c'est une vieille dame qui veille.
Je fais mon pain.
A ma porte le monde
ne tourne plus rond
Il y a trop de monde
mal embarqué
Sur le bateau ce sont pantins
à la barre à la longue
le bateau tangue.
Il y a du pain
sur la planche du monde
qui a faim
de renouveau.
Le printemps à tire d'aile
c'est l'oiseau
qui se pose chaque année
sur le bord de l'escalier
L'escalier ou la margelle
du vieux puits
Vois ma soeur la dentelle
du rideau à la fenêtre
Le vieux seau près de la pelle
au jardin sur le gravier
tous les poiriers sont en fleurs
Cesse de pleurer la soeur
ton enfance balayée
ne reviendra pas - l'été
s'en vient avec sa suite
de silences dans l'escalier
qui conduisent au grenier
où s'entassent les pelotes
que tricotent les années. -