Simplicité de l'instant
Simplicité de l'instant
Au bord du Rhin
Le regard se perd dans les eaux troublantes du fleuve
tandis que l'âme plane au milieu de la brume
en quête de légendes
- Réminiscences des temps anciens -
Sur son rocher, un burg altier monte la garde.
Am Rhein
Der Blick schweift herum und taucht
in den tiefen Fluten des Rheins unter,
während die Seele über dem Abgrund schwebt
Sie sehnt sich nach den alten Sagen
- Auf dem Felsen thronend hält die stolze Burg
Wache -
A la nuit qu'elle est grande l'ombre
qui monte derrière la maison
tandis que meurt la senteur de l'onde
où j'ai nagé de bon matin.
Les bateaux sont posés sans le nombre
que j'interroge et qui me vient
entre la question et la ronde
des enfants qui se tiennent par la main.
Je n'entends pas le souffle lent
du parfumeur de lendemains
il s'accroche, et tourne le moulin
aux mots que me susurre le destin.
......
Elle avait de grands yeux
noirs et cernés de khôl
- fille de magazine
penchée sur une épaule -
.......
Ils passaient par deux portes
L'une était porte d'or et l'autre était d'ivoire
Je les voyais le soir
L'un transportait son ombre l'autre avait un miroir
Le vent dans les feuillages au passage de l'un hurlait
- Sombre présage -
Et quand l'autre venait au bord des pâturages
les naïades s'endormaient sous l'aile des nuages
Alors le ciel altier penchait son front de gloire
au-dessus des eaux noires
Et l'asphodèle étrange soudain
devenait pâle.
( Hypnos, le sommeil et Thanatos, son frère, la mort, séjournaient dans le monde souterrain, d'où les rêves, eux aussi, montaient vers les hommes. Ils passaient par deux portes, l'une faite de corne pour les rêves véridiques, l'autre d'ivoire, pour les rêves mensongers. Edith Hamilton - La Mythologie )
Soufflant sur le sommeil
l'aube soudain se lève
Une boîte en ma main
d'où s'échappent les rêves
me rappelle chaque jour
que pour un nouveau monde
il faut ouvrir les yeux
plus grands que les fenêtres
et regarder le jour
s'épandre sur la lande.
Le bruit de bois - écho de toi -
à l'approche des temps pluvieux que porte l'homme dans ses bras
entre les jours qui se cognent d'avoir peur et d'avoir froid
Le bout de bois - le bout de toi -
qu'éclate l'heure au soleil blanc des rêves sobres
que prend l'hiver à l'arbre en fleurs
Le bout de bois - le bout de moi -
que je porte dans le vent du soir
pour réchauffer la cheminée de mon humeur
face à ces heures éployées de l'écheveau qui m'est donné.
Une terre rouge et ses statues de pierre
Une ombre blanche le long des pas qu'apporte l'aube
entre les piliers verts
Et le silence
et la matière à révéler
quand les murailles antiques tombent en poussière
au bord de nos jours
et de nos nuits multipliées.
Quand partir si partir utile
Quand dire si dire veut dire
Quand plaire si plaire peut être
Quand rire si rire possible
Quand blêmir si blêmir je peux
Quand lire si lire à deux
Quand chanter si chanter en rimes
Quand boire si boire encore
Quand fuir si fuir vaut mieux
qu'attendre que tout s'arrête
par un beau matin de printemps.
Je suis le coeur du bois
le noeud qui griffe le doigt
Je suis la peine que déploie l'homme en colère
je suis la foi
la pierre aiguisée par le froid
Je suis le toit
qui protège de la misère
pauvres et rois
Je suis la roue le porte-peine
Je suis la rivière où se noient les coeurs
Je suis hier je suis toujours
Je suis le creux au milieu de la mer
le grand espace l'univers
l'infinie demeure qui t'appelle.